Formation stress post traumatique et système nerveux
Je suis psychopraticienne, formée en Intelligence Relationnelle: https://selftherapie.com/
C'est quoi, un.e psychopraticien.ne?
C'est une personne qui est formée à la psychopathologie (la connaissance des troubles de santé mentale, leur implications, les enjeux pour les personnes atteintes de ces troubles...), et à une méthode thérapeutique.
La méthode de l'intelligence relationnelle, c'est quoi? Est-ce que c'est encore un truc un peu flou, où chaque personne met ce qu'elle veut derrière?
Ah, je comprends, il y a beaucoup de méthodes floues ces derniers temps...
Ici, ce n'est pas le cas. La méthode thérapeutique de l'Intelligence relationnelle, créée par le Dr François Le Doze, est basée sur 3 principes très étudiés au niveau scientifique:
-la théorie polyvagale: Découverte par le médecin psychiatre et neuroscientifique Stephen Porges en 1994. (une théorie en sciences, c'est un modèle ou un cadre de travail pour la compréhension de la nature et de l'humain. Ca n'est pas une hypothèse: une théorie est validée selon plusieurs critères, comme la correspondance entre les principes théoriques et les phénomènes observés. Elle doit permettre de réaliser des prédictions sur ce qui va être observé, doit résister à l'expérience et être compatible avec les nouveaux faits qui peuvent s'ajouter au cours du temps, ou rester valide dans de nouveaux domaines non encore explorés lors de sa première élaboration. Si ce n'est pas le cas, la théorie doit être corrigée, voire invalidée en dehors de son premier domaine. On voit alors la force d'une théorie à sa durée dans le temps... Ex la théorie de la relativité de Einstein)
Notre Système Nerveux Autonome est composé de 3 grandes parties :
-le système nerveux vagal ventral : quand notre système nerveux perçoit de la sécurité, c'est le système du du lien avec les autres. Ce système inerve le visage et les muscles faciaux, le système respiratoire, le système digestif...
-le système nerveux « sympathique » : quand il perçoit du danger (réel ou pas, le danger a été perçu comme tel), il se met en mode attaque s’il le peut pour se protéger du danger, et si le danger est trop important, il se met en mode fuite pour se mettre à l’écart du danger et nous protéger. Sensation de forte énergie. Ce sont les deux premiers F: Fight pour attaque, Flight pour fuite.
-le système nerveux vagal dorsal : quand notre système nerveux perçoit du danger de mort (réel ou pas), il se met en mode « sidération », figement, il « fait le mort », ou il se soumet à l'agresseur, comme tout mammifère qui ne peut pas s’écarter suffisamment du danger. Ce qui lui permet d’avoir une cascade d’hormones déclenchée qui évite la douleur, les émotions, etc. Ca fige le cerveau et les capacités à répondre à la situation (on a tous et toutes vécu des moments où on nous a dit quelque chose de pas sympa et on n’a rien trouvé à répondre : "figement du cerveau". Puis quelques minutes, heures, jours, semaines après : « mince, j’aurais dû lui dire ça, ça, ça ! » : cerveau "défigé"). Sensation de faible énergie. Désintérêt, perte d’espoir, flou, peu ou pas de sensations, d'émotions. Ce sont les deux derniers F: Freeze pour sidération, figement, et Fawn pour soumission, servilité... Ce 4e F est très peu connu en France, ce qui en dit long de notre culture et de nos connaissances du système nerveux autonome et de la neurobiologie du trauma. Les psys anglophones parlent systématiquement de ce 4e F...
L'approche de l'intelligence relationnelle voit nos mécanismes de protection avec beaucoup de bienveillance, ils ne sont pas jugés pour « des résistances », mais accueillis avec leur intention de protéger les parts blessées : ils ont été très utiles pour nous protéger, et ont besoin d'être traités avec considération et respect.
Les addictions aussi ne sont pas vues comme un problème mais comme une solution. Une solution à un problème. On va alors voir les problèmes qui se posent pour écouter ce qu’il se passe pour le système et accueillir ça avec bientraitance.
-l'IFS: Internal Family System:
outil psychothérapeutique qui a été modélisé aux États-Unis par Richard Schwartz dans les années 90.
Ce modèle s’appuie sur deux postulats : nous sommes composés de nombreuses sous-personnalités (parties) et de les reconnaître permet de créer un espace de guérison pour les comprendre et les aider à vivre plus harmonieusement. Avec ce modèle, nous développons notre aptitude à accueillir avec curiosité et bienveillance ce qui nous habite, nos conflits intérieurs, nos réactions face aux autres, à la vie. C’est à la fois un modèle, une méthode et un art de vivre.